75e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale : le massacre de la Bastide-de-Virac.

Alors que se profilent à l’horizon les célébrations commémoratives des Débarquements de Normandie et de Provence, il y a 75 ans, l’Ardèche a débuté ce cycle mémoriel le 3 mars, entre émotion et devoir de mémoire.

Moment de recueillement au cimetière
Moment de recueillement au cimetière

La cérémonie a été célébrée en souvenir du massacre de quinze habitants du hameau des Crottes sur la commune de la Bastide-de-Virac, et d'un résistant, le 3 mars 1944. Âgés de quinze à soixante-treize ans, hommes, femmes et enfants ont été exécutés par la 9e Panzerdivision Hohenstaufen.

Une formation du maquis AS Bir-Hakeim, le plus puissant de la R3, avait séjourné pendant deux jours au hameau, entre 2 opérations d’embuscades tendues contre des convois allemands et était repartie le 2 mars. La population qui l’avait accueillie et hébergée avait refusé de fuir.

Au matin du 3 mars, le village de Labastide-de-Virac fut investi par des Allemands de la 9e SS Panzer, dont un groupe partit à pied vers le hameau à trois kilomètres, pour l'isoler. En fin de matinée, selon les témoignages, les habitants de Labastide entendirent des coups de feu et des explosions mêlés aux cris des victimes. On aperçut des lueurs d'incendie.

Un public venu nombreux, pour se souvenir
Un public venu nombreux, pour se souvenir

Il faudra attendre le lendemain 4 mars après le départ des derniers Allemands pour que le maire du village, accompagné d’un médecin et d’habitants, viennent constater la tragédie et l’acharnement des bourreaux. En plus des victimes, était retrouvé non loin de là, le cadavre d’un inconnu.

La cérémonie, qui s’est déroulée en trois temps (recueillement sur les tombes au cimetière communal – célébration œcuménique avec l’Évêque de Viviers et un pasteur – cérémonie au monument ) devant de nombreux invités était empreinte de beaucoup d'émotion pour ce qui est souvent qualifié de « petit Oradour ardéchois ». Elle a été aussi l’occasion de lever l’anonymat sur la 16e victime, grâce au travail de recherche d’un journaliste passionné:  Auguste Dessendré, originaire de Levallois-Perret et membre du réseau Bir-Hakeim, tué quelques jours auparavant lors d’une fusillade avec les troupes ennemies, a désormais son nom gravé sur sa tombe.

Il a été souligné la nécessité dans notre société actuelle de ne pas oublier : le travail de mémoire doit agir auprès du grand public et des jeunes générations, et les valeurs républicaines.

Le monument dédié aux victimes.
   Le monument dédié aux victimes

ONACVG de l'Ardèche

© ONACVG

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